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Faites-les lire. Pour en finir avec le crétin digital, est un livre de M. Desmurget, qui fait suite à son best seller : la fabrique du crétin digital. Le livre est beaucoup plus fin que le titre laisse croire. Il ne s’agit pas de rejeter le numérique, mais de préserver un temps pour la lecture tout au long de la vie et d’aider les enfants à bien lire pour qu’ils en aient le goût et que leurs études se passent bien.
Ce livre est truffé d’études démontrant que la lecture est essentielle dans le développement des enfants afin qu’ils maîtrisent l’expression orale et écrite, mais aussi pour développer la culture générale, la créativité, l’attention, la compréhension d’autrui. Elle a un fort impact sur l’épanouissement des personnes.
Le meilleur moyen d’aider les enfants est la lecture accompagnée, même après que les enfants ont appris à lire. Jusqu’en sixième inclus, il faut lire avec les enfants, leur poser des questions sur ce qu’ils ont compris ou pas, sur les mots un peu difficiles… Ne pas hésiter à lire le même livre plusieurs fois ; la répétition permet d’ancrer les mots ou expressions peu courants.
On estime à 30mn par jour le temps que les parents doivent consacrer à la lecture accompagnée. Ensuite la lecture des enfants en solo deviendra plus facile, quasi automatique ; à ce moment-là, la compréhension est sans effort et le cerveau s’enrichit de connaissances qui aidera à la compréhension future de choses plus difficiles et ainsi de suite. C’est ce que les neuropsys appellent l’effet Matthieu[1].
Il est mauvais d’exposer trop vite les enfants à des textes difficiles car le plaisir se transformera en corvée ; il est dangereux d’abaisser le niveau de langage des livres pour enfants car on ne stimule plus assez le cerveau. La baisse de la lecture est corrélée à la baisse du niveau scolaire (test PISA).
La lecture globale est une mauvaise chose car elle va à l’encontre du développement neuronal du cerveau. L’école apprend à déchiffrer mais pas vraiment à comprendre ce qu’on lit. Les parents doivent aider les enfants à jouer avec les mots[2] ; leur parler beaucoup et avec un langage d’adulte ; les enfants apprennent beaucoup de mots ; leur vocabulaire plus ou moins étendu est déterminant pour la suite de leur développement.
Pour les adultes, regarder des séries ou écouter des podcasts est moins bon que la lecture pour la mémorisation et la compréhension ; le cerveau est imprégné plus profondément et durablement avec la lecture. Il est recommandé de lire 30mn par jour et de privilégier dans l’ordre : romans, récits, essais, journaux, bd, magazines, films, séries. La lecture de news ou messages ou tweets sur les réseaux sociaux ne sont pas à mettre dans ces 30mn.
Et pour les parents, maîtriser les accès au numérique (les siens et ceux des enfants), montrer l’exemple aux enfants en lisant soi-même un peu chaque jour, avoir des livres à la maison, valoriser la lecture – plaisir, aider les enfants à jouer avec les mots et faire de la lecture accompagnée…[3]
[1] Celui qui devinera pourquoi ce nom sans chercher sur Google gagnera …. Surprise !
[2] A la fin de son livre Desmurget donne des exemples de tels jeux : extraire les mots d’une phrase, extraire les syllabes, repérer les rimes et les attaques, utiliser les lettres et les phonèmes. Tout cela se fait à l’école, mais c’est comme dans n’importe quel sport : l’entraînement permet d’acquérir les automatismes.
[3] Les thèses de Bourdieu sont plutôt remises en cause par les neurosciences. M’appeler pour en parler !
