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  • : vulgariser sociologie, les travaux sur l'individualisme
  • : ce blog fait part de réflexions liées à mes lectures et d'observations sociologiques; il me permet d'écrire un livre avec tous ceux qui le souhaitent. et surtout de travailler le thème de l'individualisme contemporain
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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 18:53

la prochaine crise

Après la bonne nouvelle, la mauvaise nouvelle : la prochaine crise sera celle de l'information. D'abord parce qu'elle ne s'est jamais produite encore ; ensuite parce que les journalistes font tellement mal leur métier et qu'ils sont tombés dans un tel grossissement de leur ego qu'elle me semble inévitable. Les excès de ces personnes apparaissent tous les jours sur tous les médias. Quelques exemples : avant qu'il ait commencé, le sommet du G20 va forcément ne rien donner ; les mesures du gouvernement sont toujours des mesurettes ; les opposants sont 10 fois plus présents sur les ondes que ceux qui essaient de construire ou d'améliorer les choses ; l'impertinence avec laquelle ils interviewent nos dirigeants est insultante pour ces derniers comme pour ceux qui les ont élus ; leur chroniques sont toujours systématiquement contre tout ; ils diffusent un pessimisme et une vue négative déprimante sur toutes choses ; ils se croient détenteurs de vérités alors qu'ils ne comprennent que très partiellement les sujets dont ils parlent ; ils se croient autorisés à juger de tout et n'importe sous couvert du droit à l'information ; ils n'acceptent aucune critique car ils se considèrent comme au dessus de tous.

En revanche, ils n'expliquent pas les questions difficiles; ils ne donnent pas de temps à ceux qui savent; ils fabriquent les événements; ils enterrent les bonnes nouvelles; ils modèlent la réalité à des fins mercantiles ou idéologiques; ils influencent les pensées dans le sens qui arrange leur microcosme... Et ceci n'est qu'un petit inventaire ! À l'appui de cela je voudrais citer S. de Menthon (présidente d'Ethic) qui est beaucoup plus compétente que moi sur le sujet pour juger de la couverture médiatique de la crise : « Il y a actuellement un accroissement de la recherche du sensationnel autour des listes de plans sociaux, des fermetures d'usines, des malheureux qui vont faire brûler des pneus. Il n'est pas question de censurer quoi que ce soit, mais dans une période aussi difficile, je lance un appel à l'éthique : où s'arrête l'information et où commence la course à l'audience ? ». Autre élément intéressant : un récent article de JF. Pecresse dans les échos du 10/04/09 est intitulé : « La France championne de la réduction des inégalités » ; Il commence par : « C'est un rapport oublié de l'OCDE. Publié en octobre 2008, il n'a trouvé aucun écho dans notre pays. .... La France est le pays où les inégalités ont le plus baissé.»

 

Qu'est-ce que peut être une crise de l'information ? C'est la perte totale de crédibilité des diffuseurs d'information d'abord, ensuite des auteurs et des décideurs en général, et enfin de l'information elle-même. N'oublions pas que nous sommes dans une société de l'information. Pour la grande majorité d'entre nous, c'est ce que nous brassons à longueur de journée; c'est ce sur quoi nous travaillons, ce avec quoi nous commerçons ; c'est ce qui nous permet de créer des relations sociales, de nous instruire, de nous amuser, de nous tenir au courant de ce qui se passe et de prendre nos décisions. La crise viendra de l'absence de clarté des sujets qui entraînera la confusion des esprits et l'impossibilité d'être sûr de rien, tant les manipulations se généraliseront. La crise viendra de la peur, de la méfiance, de l'absence de confiance dans l'avenir ; cette peur viendra de la surveillance qu'il faudra exercer sur tout ce qu'on dira et écrira car tout peut être déformé et retenu contre son auteur.

La crise de l'information engendrera une crise de l'autorité poussée à son paroxysme et une crise de l'individu. Dans cette atmosphère, la paralysie s'installe et la crise s'étend à tous les rouages de la société. L'individu, dans sa vie personnelle comme dans ses activités d'acteur social, se renferme sur ce qu'il peut contrôler sans risque. Il attend, ne bouge pas. Le citoyen ne fait plus que consommer et épargner, il n'investit plus. L'investisseur ne croit plus en les informations qui lui parviennent. L'entrepreneur, se sentant détesté, gère le court terme. Le gouvernant, craignant pour sa vie, ne fait plus qu'expédier les affaires courantes. Le professionnel libéral, sous la menace de procès systématiques, n'ose plus travailler que protégé d'une armée de juristes. Cela bloque toute dynamique collective. C'est la crise psychologique par perte de confiance qui entraînera une crise de société, qui elle-même se traduira par une crise financière et économique. Je ne vois pas comment le développement et la croissance peuvent être au rendez-vous si l'on tombe dans la crise l'information !   

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